Belles du Nord – Maud Dagmey-Lacment

Après Eugénie et les Soufflet, voici trois femmes du Nord. Maud Dagmey-Lacment produit ici le dernier ouvrage de sa trilogie nordiste. En vraie provinciale, elle y dépeint son Nord. Elle plante son décor entre Denain, Iwuy,  Cambrai, Neuville-Saint-Rémy, Douai, Lille et Béthune.

Nous découvrons l’existence de trois femmes, les côtés cour et jardin de leur vie. La quête incessante de l’amour qui obnubile la fille, la mère et la grand-mère. Amour maternel, amour paternel, amour filial, amours imprudentes qui envoûtent et tourmentent.

Félicité marche vers la fin de sa vie. Elle égraine les heures dans son somptueux appartement donnant sur la place de Lille. Pour se leurrer et tromper l’impitoyable triomphe du temps, elle se fredonne des chansons, se fait la conversation, secoue son arbre généalogique et ouvre le robinet des souvenirs. Les symptômes de bizarrerie inquiètent surtout lorsqu’elle reste bloquée en 1916. Elle n’a pas bien digéré ce secret.

Victoire a atteint la cinquantaine. Adorable et généreuse, elle est cependant chroniquement insatisfaite. Elle porte le fardeau Félicité. De plus, elle est mal mariée à Émile qui travaille à Usinor Denain et noie son chagrin dans l’alcool.

Mathilde ne filtre plus les tourments de sa mère depuis sa rencontre avec un professeur de chirurgie. Elle explore le monde. Elle est journaliste, naturaliste, artiste, anarchiste et maman de deux enfants. C’est une cambraisienne qui vit au rythme parisien. Elle a avalé un morceau de soleil, mais ça ne peut pas durer !

L’ambiance est celle des années cinquante. Mais ce roman sur trois femmes du Nord aborde aussi la Grande Guerre avec l’histoire du Royal Newfoundland Regiment.

Itinéraire touristique sur les bords du canal du Nord, flânerie au cœur de la braderie de Lille, rencontre avec les commerçants de Douai, voyage dans les entrailles d’Usinor, dans l’enceinte de la raffinerie de Courchelette…