Souvenirs d’un adolescent de Saint-Lô à Avranches en été 1944
Jacques Petit
« Le cauchemar nous prend par surprise, vers 20 heures. En suivant des yeux une nouvelle vague d’avions qui survolent la ville, nous remarquons que de petits objets s’en sont détachés et tombent en tournoyant. Des bombes ! Nous nous précipitons dans l’abri. À peine y sommes-nous installés que le bruit de vitres brisées et de gravats ricochant sur le toit de la tranchée accompagne deux explosions toutes proches (…) De l’extérieur nous parvient une rumeur qui enfle peu à peu : les habitants des quartiers bas, les plus proches, fuient la ville et gravissent la côte en direction d’Agneaux. Nous accueillons Mademoiselle Ledoyer (…) Arrivant de l’Enclos, elle apporte des nouvelles terrifiantes : l’Hôtel de ville est détruit, la rue du Neubourg gravement touchée ; il y a de nombreux morts et blessés ».